Baptiste Reig

Baptiste Reig

Étudiant en médecine et entrepreneur

Nous travaillons sur une lentille de contact qui vise à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de DMLA.

Baptiste Reig, étudiant en médecine, nous dévoile son parcours d'entrepreneur et son projet prometteur visant à améliorer la vie des patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Découvrez son parcours inspirant.

Quel est votre parcours et quelle spécialité médicale visez-vous ?

Baptiste Reig : Actuellement en cinquième année de médecine, mon choix d’études s'est naturellement imposé en raison de mon désir d'aider les autres et de contribuer à améliorer la santé des patients. En ce qui concerne ma spécialité future, j'envisage de me spécialiser en ophtalmologie ou en médecine interne. Je prépare justement l’examen national classant.

Comment avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale et comment est né votre projet ?

B. R. : Tout a débuté lors des Innovation Days for Health en 2021. Lors de cet événement, nous avons été initiés à la recherche en équipe pluridisciplinaire avec pour thème l'innovation dans le diagnostic par et pour l'œil. Notre groupe était composé d'une dizaine d'étudiantes et étudiants en médecine, en management, en immunologie, et d'autres domaines. Nous avons obtenu le prix spécial du jury et la mention « mérite d'être continué ». C'est à ce moment-là que nous avons pris, avec mon collègue Kamil Chahine, la décision de poursuivre le développement de notre idée.

Quel est l'objectif de votre projet et quels sont ses enjeux ?

B. R. : Nous travaillons sur le développement d'une lentille de contact qui vise à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une pathologie pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement curatif.
La DMLA touche actuellement 8 % de la population française et pourrait toucher une personne sur quatre en Europe d'ici 2050. Cette maladie provoque des déformations optiques irréversibles et la formation d'un scotome central (tache noire au centre de la vision) dans ses formes avancées. Il existe deux formes de DMLA : la forme exsudative qui se développe rapidement avec des néovaisseaux que l’on peut stabiliser, et l'autre forme qui progresse lentement et pour laquelle il n'existe aucun traitement.

Avec qui travaillez-vous sur ce projet ?

B. R. : Je travaille avec Kamil Chahine, ancien étudiant en master immunologie translationnelle et biothérapie de Sorbonne Université. Nous nous sommes rencontrés lors des Innovation Days. Nous avons eu envie de poursuivre le projet que nous avions développé lors de cet évènement et nous avons rapidement constaté que nous étions complémentaires. J'étais davantage axé sur le fonctionnement global, tandis qu'il se consacrait à la recherche fondamentale. Cette synergie a été cruciale pour notre projet.

Où en êtes-vous dans le développement de votre projet ?

B. R. : Les six premiers mois du projet ont été consacrés à revoir le fondement scientifique de notre idée et montrer qu’elle était théoriquement réalisable. Nous avons développé une preuve de concept suffisamment solide pour nous permettre d'avoir des investissements et travailler avec Sorbonne Université et la Satt Lutech. Nous avons eu l'occasion de rencontrer des représentants d'Essilor, du Streetlab, ainsi que de l'Institut de la vision, qui se sont montrés intéressés par notre projet. Ils nous ont encouragés à protéger notre idée en collaborant avec la Direction de la recherche et de l'innovation (DRI) de Sorbonne Université. Nous avons également soumis notre projet à la Satt Lutech en septembre 2022, projet qui a été accepté en décembre dernier. Par ailleurs, nous avons obtenu le statut national d'étudiant entrepreneur (SNEE).

Quelles sont les prochaines étapes ?

B. R. : Nous travaillons actuellement avec Sorbonne Université, la Satt Lutech et un cabinet de brevet afin de protéger l’idée. Les étapes suivantes seront de développer un premier dispositif concret, puis de réaliser des essais cliniques pour en vérifier l’innocuité et l’efficacité.

Quel soutien avez-vous reçu de Sorbonne Université et de Pépite ?

B. R. : Avec mon emploi du temps, je n’avais pas la disponibilité nécessaire pour faire le diplôme d’étudiant entrepreneur (D2E). J’ai donc opté pour le statut d’étudiant entrepreneur qui me permet d’avoir un appui et un accompagnement par l'équipe de Pépite sans devoir suivre l’ensemble des cours. J’ai assisté aux ateliers sur les différents types d’entreprises et sur l’étude de marché. Cela nous a apporté les bases pour ensuite nous lancer.

Pépite nous a aussi permis d’entrer en relation avec la DRI de Sorbonne Université, qui nous a aidés à protéger notre idée. Ils nous ont également apporté un soutien juridique grâce à leurs experts. Sorbonne Université nous a également mis en contact avec la Satt Lutech pour obtenir des avis sur la brevetabilité de notre projet et son potentiel en termes de marché.

Comment parvenez-vous à concilier vos études de médecine avec ce projet de start-up ?

B. R. : C'est un équilibre délicat, mais je parviens à le maintenir. Mes matinées sont consacrées à mes stages en médecine, tandis que la plupart de mes après-midis sont libres. Les cours sont généralement disponibles en ligne, ce qui me permet de les suivre à mon rythme. J'ai également peu d'ateliers obligatoires ce qui me permet de concilier les réunions et les tâches liées au projet avec les révisions.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres étudiantes et étudiants qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat ?

B. R. : La majorité des start-up échouent à cause de problèmes humains et non à cause des idées ou de l'argent. L’important, selon moi, c’est donc de trouver des partenaires avec lesquels on travaille bien. Mener un projet entrepreneurial n’est pas toujours facile. Il peut y avoir de nombreux obstacles. Travailler en équipe avec des personnes de confiance est essentiel pour surmonter ces défis. Il est important de persévérer et de ne pas abandonner lorsque l’on rencontre une difficulté. Notre projet en a rencontré à chaque étape, mais nous avons réussi à progresser en restant déterminés.