Kethsovann Var
Lauréat du prix du public "Ma Thèse en 180 secondes"
Si je pouvais, je recommencerai sans hésiter !
Doctorant au laboratoire Chimie matière condensée de Paris en collaboration avec Ampere, Kethsovann Var nous fait revivre son immersion dans le monde de la communication scientifique, où chaque mot compte pour transmettre sa passion et son savoir au plus grand nombre.
Vous êtes actuellement en dernière année de thèse. Pourriez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?
Kethsovann Var : J'ai suivi toute ma formation à Sorbonne Université où j’ai validé une licence, puis un master de chimie en me spécialisant dans le domaine de l'électrochimie. Depuis 2021, j’ai commencé une thèse Cifre sur la question des batteries au laboratoire Chimie matière condensée de Paris en collaboration avec Ampere, la filiale de Renault dédiée aux véhicules électriques.
Pourquoi avoir participé au concours "Ma thèse en 180 secondes" ?
K. V. : J'avais déjà entendu parler de ce concours lorsque j'étais au lycée. En entrant en thèse, je me suis intéressé à l'art oratoire et j'ai vu dans "Ma thèse en 180 secondes" une réelle opportunité de mêler l’éloquence et la science. Mes encadrants m'ont soutenu dans cette démarche, l'un d'eux ayant également participé au concours il y a quelques années.
Comment avez-vous vécu cette expérience ?
K. V. : J’ai adoré ! Avec les autres candidats, nous avons formé, pendant quelques semaines, un groupe soudé ; nous nous connaissons, nous nous sommes entraînés et soutenus mutuellement. La finale, devant 400 personnes, à Sorbonne Université était un moment stressant (d’autant qu’il était filmé et diffusé en live), mais surtout magique ! Quand je suis monté sur scène, j’ai eu la sensation de faire ma meilleure prestation, loin de ce que j’avais pu vivre lors des répétitions. Si je le pouvais, je recommencerai sans hésiter.
Pourriez-vous nous expliquer brièvement le sujet de votre thèse et son importance pour la science et la société ?
K. V. : Je travaille sur une nouvelle technologie de batteries pour voitures électriques : la « batterie tout solide ». Censée être plus performante et plus sûre que les batteries lithium-ion utilisées actuellement, cette technologie bénéficie aujourd’hui d’un véritable engouement de la part des constructeurs.
Mes recherches ont donc un impact direct sur la société car elles contribuent au développement de véhicules permettant de réduire la pollution et les émissions carbone dans les villes.
N'est-il pas frustrant de devoir résumer une thèse entière en trois minutes ?
K. V. : Le format de trois minutes est adapté et stimulant. Cela permet de transmettre efficacement un message en allant directement à l’essentiel. Les compétences oratoires qu'on développe dans le cadre de cet exercice - savoir parler, communiquer, maîtriser les temps de silence, sa gestuelle -, me seront très utiles pour la suite de ma carrière. Vulgariser nos recherches n’est pas toujours facile, mais c'est un exercice précieux qui nous apprend à synthétiser et à mieux diffuser nos connaissances scientifiques.
Comment avez-vous été préparé à ce concours ?
K. V. : La formatrice, qui nous a accompagnés tout au long de l’expérience, a su nous pousser à clarifier nos idées, à les vulgariser et aller au bout des choses. Elle nous a apporté confiance et énergie et nous a aidé à trouver l’essentiel dans notre sujet. Elle m'a également appris à gérer le stress, à m'exprimer de manière claire, avec une gestuelle adaptée.
Que vous a apporté la participation à cette compétition ?
K. V. : Je recommanderais cette expérience à toutes les doctorantes et doctorants notamment à ceux qui se sentent timides, car elle offre une opportunité unique de valoriser son travail de recherche et de développer des compétences en communication.
Quels peuvent être les effets de ce concours sur l’image des chercheurs et chercheuses ?
K. V. : Ce concours permet aux jeunes chercheurs de transmettre leur savoir de manière accessible et engageante, et contribue à démystifier la recherche et à briser les stéréotypes du savant fou, seul dans son laboratoire, parfois associés aux scientifiques. En montrant l'aspect passionnant et impactant de nos travaux, nous pouvons inspirer d'autres personnes et susciter des vocations dans le domaine scientifique.