Note de l'éditeur

Plus vieille alliée des États-Unis depuis la guerre d’indépendance américaine au XVIIIe siècle, la France n’a cessé d’interroger l’avenir de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), bien qu’ayant quitté son commandement intégré en 1966. Depuis la fin de la guerre froide, l’enjeu de la sécurité en Europe irrigue le dialogue stratégique et diplomatique sur le futur de l’Alliance atlantique entre les Européens et les Américains, non sans divergences.

À l’heure du conflit russo-ukrainien initié en 2014, ouvert depuis 2022, la défense de l’Europe se fait dans l’OTAN. Pendant que ses voisins plébiscitent majoritairement la dynamique atlantique, la France a fait de l’européanisation de celle-ci l’un des fils conducteurs de sa politique étrangère depuis 1991. En Bosnie-Herzégovine de 1995 à 2004, au Kosovo en 1999, en Afghanistan de 2001 à 2014 notamment, la France a pourtant pris part à des missions de l’OTAN, jusqu’à son retour dans le commandement intégré en 2009.

L’étude des années 1989-2022 permet d’éclairer les étapes et les interrogations de la voie française dans l’Alliance atlantique, dont débattent ici des diplomates, des militaires, des historiens et des juristes.


Olivier Forcade est professeur d'histoire contemporaine des relations internationales à la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Ses travaux portent sur l'histoire du système international et des relations internationales aux XXe et XXIe siècles, sur l'histoire des conflits dont la Grande Guerre, sur l'histoire du renseignement. Il dirige les Presses Sorbonne Université.