Noam Demri
Noam Demri est doctorant de deuxième année dans l'école doctorale Physique en Ile-de-France. Il est encadré par Claire Wilhelm et Stéphanie Descroix au laboratoire Physico-Chimie Curie.
Ma thèse en bioingénierie magnétique est un sujet musclé qui va vous attirer
Des forces magnétiques pour muscler des cellules
Un des enjeux principaux de la bioingénierie est d’arriver à reconstituer en laboratoire des organes tels qu’ils existent dans notre corps. Cet axe de recherche ouvre des possibilités pour développer des greffes, ou même pour tester des médicaments sur des tissus vivants cultivés en laboratoire plutôt que sur des animaux ou des êtres humains.
Dans le cadre de ma thèse, j’essaie plus précisément de recréer du muscle en utilisant un procédé un peu particulier : je contrôle l’organisation de cellules avec des aimants. D'abord, je fais en quelque sorte “ingérer” des nanoparticules de fer magnétiques aux cellules. En se remplissant de fer, les cellules deviennent elles-mêmes magnétiques. Chaque cellule devient alors d’une certaine façon un aimant microscopique qui peut être déplacé grâce à des forces magnétiques.
Sous l’effet d’un aimant, le comportement des cellules est similaire à celui de la limaille de fer. Je peux donc forcer ces cellules à s’organiser en 3D pour qu’elles reproduisent l’organisation des cellules musculaires dans le corps humain grâce à des aimants.
A l’image des legos, ces cellules magnétiques sont des blocs de construction biologiques capables de s’assembler magnétiquement pour reconstituer des organes, comme par exemple du muscle.