Isabelle Martinier

Doctorante en 2ème année

Peut-on fournir une même solution au remplacement de la trachée et de l’artère ?

Tube 2 en 1 : pour une artère achetée, une trachée offerte !

Vous imaginez, avoir une artère à la place de la trachée ?
A priori impensable, l’une transporte le sang, et l’autre l’air. Et pourtant si on observe de plus près leur composition et structure, elles sont assez similaires : une couche cellulaire, puis deux couches majoritairement composées de collagène. Cette protéine présente un peu partout dans le vivant, peut être modelée en forme de tube poreux grâce à une technique cryogénique novatrice.

J’étudie les différents paramètres de ce procédé pour mimer la structure originelle de l’artère/trachée, et je m’intéresse particulièrement à la porosité. Elle est essentielle pour permettre des interactions entre le tube et les cellules du patient chez qui il sera implanté. Ainsi, les cellules utiliseront ces pores comme des portes d’entrée et de sortie afin de s’approprier ce nouvel environnement, se fournir en nutriments, et idéalement s’installer définitivement. Une fois la structure de tube poreux recréée, je parfais l’illusion d’une artère/trachée en modifiant l’organisation du collagène pour qu’il adopte celle qu’il a dans le corps : un réseau très dense de fibres. 

Le pari est que ce tube soit fabriqué par une approche naturelle, sans composant chimique toxique, et qu’il offre un traitement double : à la fois à des patientes ou patients atteints de cancers des poumons invasifs, et à des patientes ou patients dont les petites artères obstruées doivent être remplacées. Deux problématiques cliniques qui aujourd’hui n’ont que peu de solutions techniques.