Cybathlon 2020
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La communauté universitaire s’engage aux côtés des personnes en situation de handicap

À l’occasion de la participation de l’équipe Smart Arm au Cybathlon, Éric Lalanne nous décrit les enjeux de la mission Handicap qu’il dirige et qui accompagne les agents en situation de handicap à chaque étape de leur vie et de leur parcours professionnel. 

L’une de nos équipes de recherche participe au Cybathlon, une compétition internationale durant laquelle les athlètes handicapés s’affrontent lors d’épreuves où les technologies d’assistance bionique sont autorisées. En quoi est-ce important que la communauté scientifique de Sorbonne Université s’engage dans ce type de compétition ? 

Éric Lalanne : Du point de vue de la mission handicap que je représente ici, cette participation au Cybathlon témoigne de l’engagement fort de la communauté universitaire de Sorbonne Université sur une question de société majeure : celle de l’intégration, de la socialisation et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap.

Étudiantes et étudiants, enseignantes et enseignants, scientifiques et personnels techniques se mobilisent pour imaginer des solutions qui peuvent changer la vie de celles et ceux qui souffrent en permettant la compensation de leur handicap. Tous contribuent ainsi à la responsabilité sociale de l’université.
 
Y a-t-il d’autres équipes de recherche à Sorbonne Université qui œuvrent pour développer des solutions innovantes au service des personnes en situation de handicap ?

E. L. : Absolument. À l’instar de l’équipe Smart Arm, de nombreux laboratoires et instituts de Sorbonne Université travaillent sur ces questions. La mission handicap fait également appel à leur savoir-faire. L’an dernier, par exemple, un technicien de l’Isir ainsi que quatre étudiantes et étudiants de Polytech encadrés par leurs enseignantes et enseignants ont répondu à l’une de nos demandes. Il s’agissait d’améliorer les conditions de travail d’une collègue souffrant d’une maladie chronique invalidante en automatisant la manipulation d’une table rotative lourde.

Ce projet a permis de créer du lien entre les communautés étudiante, enseignante et technique, mais aussi de transmettre des compétences, fédérer des équipes et stimuler la créativité de toutes et tous.
 
Vous dirigez la mission Handicap. Quelles actions sont menées par l’université en faveur d’une meilleure intégration des personnels en situation de handicap ?
 
E. L. :
La mission Handicap créée en 2016 met en synergie l’action de différentes directions de l’université pouvant être impliquée dans la mise en œuvre de la compensation des situations de handicap au travail.
À l’initiative des médecins du travail, des aménagements de postes peuvent être prescrits. Ils se traduisent, pour ne citer que les principaux, par l’acquisition de mobiliers spécifiques, de logiciels spécialisés, de dispositifs auditifs, mais aussi par le recours au transport adapté domicile-travail, les aménagements du temps de service et l’accompagnement à la reconversion ou reclassement professionnels.
 
Enfin, dans sa délibération de décembre 2018, le conseil d’administration de l’université a décidé de mesures spécifiques destinées aux agents en situation de handicap : réduction horaire d’une demi-heure quotidienne (qui s’applique aussi aux parents d’enfants handicapés), bonification des chèques vacances, aide au départ en vacances (100€ par personne et par an), etc. D’autres mesures financières liées aux conditions de ressources prévoient une aide à l’adhésion à une mutuelle et au financement de chèques emploi service.

Par ailleurs, des actions de sensibilisation à destination de l’ensemble de la communauté universitaire sont organisées conjointement par la Mission Handicap, le Service Handicap Santé Etudiants des facultés des Sciences et Ingénierie et de Médecine et le Bureau d’Accompagnement et de Tutorat Handicap de la faculté des Lettres (Journée européenne du handicap, handisport, etc.)

Le 19 novembre devait avoir lieu le Duoday 2020. Quel est l’objectif de cet événement qui se tiendra à Sorbonne Université dès que les conditions sanitaires le permettront ?

E. L. : L’objectif du Duoday est de rapprocher les besoins en compétences de l’université avec les personnes en situation de handicap en recherche d’emploi. Il s’agit d’une belle opportunité pour ces personnes de pouvoir faire montre de leurs compétences dans les conditions réelles d’exercice du métier sur lequel elles candidatent. Sur un poste vacant dont la fiche a été publiée auprès de CapEmploi, un candidat est retenu et participe à une journée in situ au cours de laquelle un tuteur va lui faire découvrir toutes les missions liées au poste. À l’issue de la journée, un bilan est établi et si le candidat donne satisfaction, un contrat lui est proposé. 

En 2019 sur deux postes ouverts à ce dispositif au niveau universitaire, un contrat a été signé. En 2020, huit postes sont proposés par les facultés.