Thomas Chirault © François Le Guen

Thomas Chirault

Archer et étudiant en ingénierie à Polytech Sorbonne

Les JO, c’est ce pour quoi je m’entraîne chaque jour.

Treizième meilleur archer du monde, trois médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze. Voilà pour les chiffres. Thomas Chirault, sportif de haut niveau et élève ingénieur en 4e année à Polytech Sorbonne, est plus motivé que jamais pour se hisser sur la plus haute marche du podium lors des prochains Jeux Olympiques de Paris.  

Comment est née votre passion pour le tir à l’arc ?
Thomas Chirault
: Cela remonte en 2009, je devais avoir 12 ou 13 ans. J’étais dans le même collège que mon cousin en Picardie, près d’Amiens. Après les cours, on faisait la route ensemble pour rentrer chez nous. Un jour, en sortant de cours, je l’ai accompagné à sa séance de tir à l’arc et j’en ai profité pour tester. Ce fut une révélation, j’ai tout de suite accroché ! Je cherchais à l’époque un sport dans lequel m’investir. J’avais essayé le foot, le judo et même le roller hockey, mais je n’avais pas eu autant le déclic que pour le tir à l’arc. 

Quelles études faites-vous actuellement ?
T.C. :
Je prépare un diplôme d’ingénieur en matériaux à Polytech Sorbonne. L’intérêt pour cette filière m’est venu l’année du bac, quand il a fallu formuler ses vœux. Je n’avais pas d’idées précises de ce que je voulais faire, hormis que j’aimais les sciences. Puis un jour, j’ai eu un TP en physique-chimie sur les nanomatériaux qui m’a beaucoup plu et je me suis orienté dans ce domaine. Au départ, j’ai voulu faire une prépa en école d’ingé, mais avec ma carrière sportive, c’était incompatible. Alors, j’ai commencé par faire une licence de chimie à la faculté des Sciences et Ingénierie, puis j’ai emprunté une passerelle en deuxième année pour être admis à Polytech Sorbonne. 
Pour l’instant, je ne sais pas exactement dans quel domaine je vais m’orienter après mon diplôme. J’attends de réaliser mon dernier stage de formation pour me décider. 

Comment conciliez-vous vos études et le sport de haut niveau ?
T.C. : 
Avec beaucoup d’organisation et de motivation ! Cela commence chaque semestre par faire un point avec les responsables de la formation pour décider quelles matières je dois suivre en fonction de mes contraintes sportives. C’est un peu la base qui va me permettre d’organiser sur le long terme mes semaines et mes journées. 
Grâce au dispositif d’accompagnement de Sorbonne Université, j’ai la chance de pouvoir aménager mes cours et pouvoir, par exemple, repasser des examens quand je suis absent pour cause d’entrainement ou de compétition. Cela me permet également de dédoubler mes années. Concrètement, je fais une demi année scolaire par an. J’ai fait mes premières années de licence en quatre ans par ex. À Polytech, je suis à une demi-année scolaire par an. 
J'ai aussi bénéficié de l'appui de la Fondation Sorbonne Université via le dispositif de bourses Passeport pour les JO soutenu par Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat.

Que représentent les Jeux Olympiques de Paris pour vous ?
T.C. : 
Les JO c’est le rêve de tous sportifs ! J’ai eu la chance d’avoir participé pour la première fois à ceux de Tokyo et c’était incroyable. C'était une aventure unique, que j’ai hâte de revivre, d’autant plus que les prochains sont à Paris, « à la maison », que mes proches seront là et que l’ambiance sera encore plus magique qu’à Tokyo et moins pesantes sans les conditions sanitaires liées à la Covid. Les JO, c’est ce pourquoi je m’entraine chaque jour, ce pourquoi je me suis autant investi dans ce sport. 

Comment vous y préparez-vous ? 
T.C. : 
Je m’entraîne de base deux jours par semaine, cinq fois par semaine, mais depuis septembre, le rythme s’est accéléré. Il est très soutenu. Il faut savoir qu’au tir à l’arc, si on fait des pauses trop longues, dès trois jours d'arrêt, on perd vite des gestes spécifiques et fins qui ont besoin d’être constamment répétés. On ne peut donc pas se permettre de baisser en intensité. 

Quels sont vos objectifs pour ces JO ?
T.C. : Je vise la médaille d’or bien sûr ! Un podium devant le public français, ce serait aussi très beau.   

Avez-vous un objet porte-bonheur que vous apportez lors des compétitions ?
T.C. : 
Je ne suis pas superstitieux. Par contre, avant chaque tournoi, je pratique la pensée positive. Je m'imagine remporter les épreuves, je me projette en tirant la flèche décisive. Je prépare ma tête et mon corps pour avoir plus confiance et me mettre dans les meilleures dispositions. Je me convaincs que je peux y arriver. 

Quel est votre souvenir le plus marquant lors d'une compétition ?
T.C. : 
C’est un souvenir d’équipe qui remonte à la période de qualification des Jeux de Tokyo.  Le dernier tournoi de qualification qui se déroulait à Paris est arrivé tard, et jusqu’au dernier moment, on n’avait pas notre place pour aller aux JO de Tokyo par équipe. C’était un peu le tournoi de la dernière chance. Le moment du dernier match pour la troisième place a été décisif et on l’a remporté de la plus belle des manières devant tous nos supporters. C'était magique ! 


Photographie © François Le Guen

Palmarès notable

2023

  • Médaille d'argent au Grand prix européen 
  • Médaille d'or - Championnat de France Élite

2021

  • Médaille de bronze - Coupe du Monde de Paris par équipe

2019     

  • Médaille d’or - Jeux Européens par équipe   

2018

  • Médaille de bronze - Coupe du Monde
  • Médaille d'argent - Championnats d'Europe par équipe (mixte)
  • Médaille d'or - Championnats d'Europe Juniors par équipe  

 2017 

  • Médaille d'argent - Championnats du Monde par équipe
  • Médaille d'or - Coupe du Monde par équipe