Agathe Bouju

Étudiante en mobilité à l’université de Gand (Belgique)

La Belgique est sous-estimée !

Étudiante en master 1 de biologie intégrative et physiologie, Agathe Bouju a choisi de passer son second semestre à l’université de Gand en Belgique flamande. Expérience plus qu’enthousiasmante pour cette jeune étudiante qui se verrait bien poursuivre en thèse chez nos cousins belges. 

Parlez-nous de votre parcours et de vos études ?
Agathe Bouju : Après une licence en biologie à Sorbonne Université, je me suis orientée en master BIP, biologie intégrative et physiologie. J’ai passé le premier semestre à Sorbonne Université et pour le second, je suis partie en Belgique. J’y suis depuis février.
Pour ce cursus, on a aussi un stage obligatoire de deux à quatre mois. En France, on le fait après la fin des cours, en avril. Mais ici, en Belgique, c’est différent : on fait notre stage en même temps que nos études, comme une sorte d’alternance. En parallèle de mes cours, je faisais donc mon stage en laboratoire pour apprendre les techniques, voir comment se passe la recherche dans un labo, comment tout s'organise… Je viens d’ailleurs de rendre mon rapport de stage aujourd'hui !
Pour mon master 2, de retour à Paris, je compte faire une spécialisation PPH, physiologie pathologie humaine.

Pourquoi avoir eu envie de faire une mobilité, qui plus est en Belgique ?
A.B. : Au début, je ne comptais pas spécialement faire une mobilité. Mais un jour, j’ai reçu un e-mail de Sorbonne Université qui annonçait le partenariat avec l'université de Gand, et stipulait que la mobilité porterait sur un sujet qui m’intéresse tout particulièrement, à savoir l’inflammation dans le corps humain.
J’ai d’abord été intéressée par le thème de la mobilité. Puis, quand j'ai vu que c'était en Belgique, je me suis dit : « Pourquoi pas ! ».
Après quatre années passées à Paris, j’avais envie de voir autre chose, de voir comment ça se passe dans un autre pays, surtout au niveau de la recherche. On nous dit souvent que c’est vraiment différent à l’étranger. Je voulais me faire ma propre opinion. 
Je souhaitais aussi avoir des cours en anglais, parce qu’à la fac à Paris, nos cours sont en français, ce qui est logique. Sauf qu’en sciences, l’anglais est très utilisé, notamment pour la rédaction d’articles scientifiques. J’avais envie de progresser dans cette langue. Là, tous mes cours sont en anglais, c'est génial ! Au début, c'était un peu difficile bien sûr, mais je sens que je progresse. Comme je suis dans la partie flamande de la Belgique, personne ne parle français. C'est dépaysant ! Ça n'aurait pas été la même chose si j'étais allée à Bruxelles. Là, je sens réellement que je suis à l’étranger.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette expérience ? Qu'est-ce qui vous a surpris ?
A.B. : J’adore ma vie ici, à tous les points de vue ! À l’université de Gand, je trouve que tout est hyper bien organisé : s'il y a un cours annulé, on est prévenus à l'avance, les outils informatiques sont bien pensés et très efficaces - tout est centré sur un même logiciel, c’est très pratique -, les professeurs aussi sont très à l'écoute…
Comme pour Sorbonne Université, il y a plusieurs campus de l'université de Gand dans la ville. Mais contrairement à Paris, on n'utilise pas les transports en commun. Ce qui est fantastique, c’est qu’on fait tout à vélo ! Je n’ai pas à réfléchir aux horaires de bus ou de métro, c’est moins stressant.
Et puis les cours sont assez espacés dans le temps. Idem pour les examens. On a toujours une semaine d’écart entre chaque épreuve, ce qui nous laisse un peu le temps de redescendre et d’aborder le second examen plus sereinement.
Dernièrement, une amie m'a rendue visite, je lui ai dit que j’adorais être en Belgique et que j’envisageais même de poursuivre en thèse. Mon stage m’a donné envie. Il y a tellement eu une bonne ambiance. On sent aussi qu'il y a du budget dans la recherche. Forcément, c’est un plus. 

Que pourriez-vous dire à une étudiante ou un étudiant qui souhaite faire une mobilité, mais qui n’est pas attiré par la Belgique ?
A.B. : Je lui dirais qu'il y a telle une sérénité ici. Comparée à Paris, la vie à Gand est nettement moins stressante. En anglais, quand je veux décrire mon quotidien, j’emploie l’adjectif peaceful. Les Belges sont aussi accueillants, serviables et font preuve de beaucoup d’altruisme. C’est très appréciable ! 
Au début, quand j'ai annoncé à des camarades que je partais en mobilité en Belgique, certains ne comprenaient pas, s’imaginaient le froid, la pluie. Certes, c’est moins exotique que le Mexique… Mais la Belgique ne se résume pas qu’à sa météo, c’est tellement plus. Le pays est sous-estimé !