
SUMOC : un nouveau centre stratégique pour anticiper les épidémies
Le 29 avril 2025, Sorbonne Université a inauguré SUMOC, son centre de modélisation des épidémies, en présence de partenaires institutionnels, de chercheurs et d’autorités sanitaires. Ce centre, né dans le sillage de la pandémie de Covid-19, se donne pour mission d’anticiper les crises sanitaires grâce à des outils de modélisation innovants, tout en renforçant la coopération internationale en santé publique.
C’est dans les locaux de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de Santé Publique (IPLESP) que Sorbonne Université a inauguré le Centre de Modélisation des Épidémies (SUMOC - Sorbonne Université Modeling Outbreaks Center). Cette nouvelle plateforme dédiée à la surveillance et à la modélisation des maladies infectieuses marque un tournant dans la stratégie de santé publique de l’université, en capitalisant sur plus de trois décennies d’excellence scientifique dans le domaine.
L’événement a réuni des représentants d’organismes de recherche, des autorités sanitaires françaises et internationales, ainsi que de nombreux chercheurs. Le programme de la journée s’est articulé autour de trois temps forts : une session consacrée à la recherche au service de la préparation aux épidémies, une présentation du SUMOC et de sa genèse, et les perspectives internationales en matière de prévention et de réponse aux crises sanitaires.

Vittoria Colizza et Nathalie Drach-Temam lors de l'inauguration du SUMOC
Héritage scientifique et vision de long terme
Le SUMOC s’inscrit dans une dynamique de renforcement des engagements de Sorbonne Université en matière de santé globale. Fruit d’un effort collectif, il a vu le jour grâce à l’implication des services logistiques et d’exploitation de l’université, en lien avec la faculté de Santé, et grâce au soutien financier de l’Inserm et de l’ANRS.
Dans son discours d’ouverture, Nathalie Drach-Temam a rappelé que le projet s’appuie sur « un long et profond engagement de Sorbonne Université en faveur de la recherche en santé, qui s’est renforcé dernièrement avec la création de l’Institut de santé globale de l’Alliance Sorbonne Université, la signature d’une convention avec l’Institut Pasteur, le lancement du Cluster IA (SCAI) qui comporte un fort volet en santé ou encore l’unité de service IA et santé. »
La pandémie de Covid-19 a agi comme un catalyseur pour la création du centre, sous l’impulsion de la chercheuse Vittoria Colizza. « Grâce à ce centre, nous pouvons désormais sortir de la logique de crise et travailler sur le temps long, » a déclaré la présidente de Sorbonne Université. Les objectifs sont multiples : « faire avancer les connaissances et méthodologies épidémiologiques », « renforcer nos coopérations avec les agences de santé locales et nationales […] mais aussi internationales comme l’OMS », « faciliter les échanges scientifiques avec les pays du Maghreb et d’Afrique Sub-Saharienne », « attirer de jeunes chercheuses et chercheurs », et enfin « développer des outils de communication à destination des professionnels, des décideurs publics et du grand public. »
Un engagement pour la science ouverte et la souveraineté sanitaire
La présidente de Sorbonne Université a aussi réaffirmé le rôle fondamental des universités dans la défense de la science libre et dénoncé les menaces pesant sur la recherche biomédicale dans certains pays comme les États-Unis, où « la fermeture d'infrastructures et d'agences scientifiques fédérales […] met en danger la recherche en santé au niveau mondial. »
Face à ces défis, l’inauguration du SUMOC est perçue comme « une nouvelle étape dans la réaffirmation des valeurs que nous défendons. Car les épidémies ne s’arrêtent pas aux frontières de nos États. » Elle a aussi tenu à rappeler que « le suivi et la modélisation des épidémies est un enjeu scientifique majeur de notre temps, auquel nous devons faire face collectivement. »
Une vision pour l’avenir
Dans un contexte international instable, le SUMOC ambitionne d’être à la fois un centre de production de connaissances et un levier d’action pour la santé publique. « Il est de notre devoir d’offrir aux populations, particulièrement aux plus vulnérables, des outils pour une détection plus efficace des épidémies, un meilleur suivi, et à terme des solutions pour les prévenir », a conclu la présidente.