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Clap de fin pour Assemble Plus

En octobre 2022 se terminait le programme européen de coordination de projets en biologie marine Assemble Marine Plus, initialement porté par Sorbonne Université.

Pendant plus de cinq ans, il a permis de développer un vaste réseau de stations biologiques marines dans 16 pays européens et de mettre en œuvre des appels à projets. L’objectif ? Financer des recherches dans les infrastructures marines du vieux continent. Nicolas Pade, son dernier coordinateur et actuel directeur exécutif de l’EMBRC1, revient sur ce succès européen.

Qu’était Assemble Plus2 ?

C’était le prolongement d’Assemble Marine, un projet qui a permis de faciliter l’accès des scientifiques aux stations marines en Europe. Assemble Marine Plus est né d’un appel à projets destiné à organiser une communauté de recherche qui permettait aux chercheurs de mener leurs travaux dans les stations. Ce projet transnational soutenu par la Commission européenne a mobilisé une vingtaine de partenaires autour du développement de nouvelles plateformes, de nouvelles technologies et de nouvelles méthodologies, désormais disponibles dans notre infrastructure de recherche. Avec Assemble Plus, le consortium s’est agrandi en intégrant davantage de partenaires dans l’EMBRC.

Quels étaient les objectifs d’Assemble Plus ?

Il y avait trois volets stratégiques dans le projet.Les Networking Activities consistaient à coordonner les stations et les partenaires autour de l’échange de données, de compétences et de bonnes pratiques de recherche. Les Joint Research Activities, quant à elles, correspondaient à la coordination des recherches.

Dans Assemble Plus, il s’agissait de faire de la recherche pour développer de nouveaux outils et plateformes, notamment la mise en place d’un observatoire de génomique marine, la création d’une banque de cultures de micro-organismes cryopréservées, la mise en place de protocoles de manipulation génétique d’organismes modèles, de techniques d’enquête sous-marine ou encore le développement de plateformes expérimentales standardisées, pour reproduire les marées ou les chaleurs extrêmes par exemple.

Enfin, cet accès transnational aux stations qui a permis d’accueillir plus de 500 chercheurs, dont près de la moitié étaient des thésards ou de jeunes chercheurs que nous avons formés aux nouveaux instruments et méthodologies, et qui ont pu lancer leur propre réseau de collaborateurs. Sans compter les centaines d’articles scientifiques publiés depuis la création du consortium.

Pouvez-vous présenter quelques exemples de projets développés dans le cadre d’Assemble Plus ?

Une équipe en Allemagne qui étudiait le cartilage humain avait besoin d’un organisme modèle pour ses recherches. Les chercheurs n’avaient ni l’expertise ni l’accès aux animaux. Grâce aux services que nous déployons au sein de l’EMBRC, nous leur avons permis d’accéder à des animaux cartilagineux comme les raies ou les roussettes.

De même, un industriel néerlandais souhaitait développer de nouvelles méthodes de coloration des textiles respectueuses de l’environnement à base de bactéries. On peut encore citer une équipe italienne qui s’intéressait aux effluents hospitaliers, c’est-à-dire aux eaux usées qui aboutissent dans la mer, pour déterminer leur nature et détecter des maladies.

Le champ de recherche était extrêmement large et varié.

Que reste-t-il d’Assemble Plus ?

Assemble Plus est un catalyseur de projets scientifiques très ambitieux. Il se poursuit à travers l’EMBRC qui continue de le faire évoluer. Toutes les plateformes et méthodologies développées dans son cadre restent accessibles. Les chercheurs peuvent y trouver des ressources digitales et biologiques même après la fin des projets.



1 European Marine Biology Resource Centre est une infrastructure de recherche européenne dont le siège est situé à Sorbonne Université.

2 Association of European Marine Biological Laboratory Expand Plus