Duygu Özenc
Lauréate du Passeport pour les Sciences Pluri’Elles
Soutenir les étudiantes, c’est leur offrir du temps, de la sérénité et la confiance nécessaire pour aller plus loin
Portrait dune boursière
Lauréate du programme Passeport pour les Sciences Pluri’Elles de la Fondation Sorbonne Université, Duygu Özenc poursuit un parcours remarquable entre physique, chimie et sciences des matériaux. Originaire d’Istanbul, elle incarne la détermination et la curiosité des jeunes femmes de science que ce programme entend soutenir et faire rayonner.
La bourse Passeport Sciences Pluri’Elles propose un dispositif d’accompagnement de la licence 2 au master 2, par du soutien financier et un mentorat. Elle vise à encourager les étudiantes à poursuivre leur parcours dans des filières scientifiques exigeantes et où les femmes sont bien trop souvent en minorité.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Duygu Özenc et je suis lauréate de la bourse Passeport pour les Sciences Pluri’Elles, promotion 2023.
Je viens d’Istanbul, où j’ai fait mes études secondaires au lycée Saint-Benoît, un établissement francophone. C’est là que j’ai appris le français, avec l’idée claire de venir étudier en France. En 2022, j’ai intégré Sorbonne Université dans un double cursus Physique-Chimie qui m’a permis d’explorer les deux disciplines que j’aime depuis toujours.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’étudier les sciences ?
Avant tout, la curiosité. J’ai toujours voulu comprendre comment les choses fonctionnent et pourquoi la matière se comporte comme elle le fait. Mes parents sont tous deux scientifiques ; ils ont nourri cette curiosité dès mon enfance. J’ai aussi eu d’excellents professeurs, qui m’ont encouragée à viser loin. Aujourd’hui, ce qui me motive, c’est de pouvoir être utile : concevoir un jour des matériaux et des procédés plus durables, là où se rencontrent la physique et la chimie.
Quelles difficultés as-tu rencontrées avant d’obtenir la bourse ?
Même si Paris est une ville magnifique, le coût de la vie reste un vrai défi : logement, alimentation, transport, équipement universitaire… Et avec la dépréciation de la livre turque, tout devenait encore plus compliqué. Je travaillais à côté de mes études, ce qui rendait parfois l’organisation difficile, surtout pendant les périodes d’examens et de travaux pratiques.
Que représente cette bourse pour toi ?
C’est bien plus qu’un soutien financier. C’est une preuve de confiance. Elle s’adresse en priorité aux étudiantes en sciences, et valorise aussi les parcours internationaux. Pour moi, c’est un encouragement à donner le meilleur de moi-même, à oser et à construire mon avenir avec exigence et optimisme.
Qu’est-ce qu’elle a changé dans ta vie quotidienne ?
Beaucoup de choses ! La bourse m’a permis de poursuivre mes études sans stress financier. Je peux me concentrer pleinement sur mes cours, participer à la vie associative et planifier mes stages dans de bonnes conditions. Elle m’a aussi permis de stabiliser mon logement et de vivre mes années d’études avec beaucoup plus de sérénité.
Peux-tu citer un moment où tu t’es dit : « heureusement que j’ai cette bourse » ?
Oui : lors de mon stage d’été à Lisbonne en mécanochimie. Sans la bourse, j’aurais dû privilégier un emploi à temps plein. Ce stage m’a permis d’approfondir mes connaissances, d’explorer la catalyse verte, de planifier et d’analyser mes expériences, et surtout de présenter mes résultats à l’équipe du laboratoire. C’était une expérience passionnante, qui a confirmé mon envie de faire de la recherche.
Que ressens-tu à l’idée que des mécènes et des alumni soutiennent ton parcours ?
Beaucoup de gratitude. C’est très fort de sentir que des personnes que je ne connais pas personnellement investissent dans ma réussite. Cela me donne confiance et m’incite à me montrer à la hauteur de ce soutien. J’aimerais, moi aussi, transmettre un jour en soutenant les étudiantes de demain.
Quels aspects de ta formation te passionnent le plus ?
La diversité et la qualité des opportunités. Entre les cours, les stages, la vie associative, les mobilités internationales… j’ai pu acquérir de solides bases théoriques tout en développant mes compétences expérimentales en laboratoire. C’est un environnement stimulant, qui m’a appris la rigueur et l’autonomie.
Quel métier aimerais-tu exercer plus tard ?
Je veux devenir ingénieure en recherche et développement, spécialisée en sciences des matériaux. Mon objectif est de concevoir des matériaux performants, sûrs et respectueux de l’environnement. J’aimerais aussi travailler dans des équipes internationales, et pourquoi pas, un jour, créer ma propre entreprise.
Comment la bourse t’aide-t-elle à construire ce projet ?
Elle m’a offert du temps, de la stabilité, et surtout un réseau. Grâce à elle, j’ai pu cibler des stages exigeants, préparer des candidatures solides et rencontrer des chercheuses inspirantes. Tout cela a clarifié mes choix et donné un vrai rythme à ma progression.
Que dirais-tu à quelqu’un qui hésite à soutenir les bourses SU+ ?
Je lui dirais que soutenir les étudiantes et étudiants, c’est changer des trajectoires de vie. C’est offrir du temps, de la confiance, et la possibilité d’apprendre dans de bonnes conditions. C’est un engagement à impact immédiat et durable — et un honneur partagé entre le donateur et la lauréate.
Quel est ton rêve pour l’avenir ?
Je rêve de travailler à la création de matériaux durables et de contribuer à des projets scientifiques à impact mondial. La bourse m’a donné la confiance pour croire en ces ambitions et pour construire mon chemin, pas à pas, vers ce futur.