Perle Guarino-Vignon

Que nous apprend l’ADN ancien sur les migrations en Asie Centrale ?

Par Perle Guarino-Vignon

. Que nous apprend l’ADN ancien sur les migrations en Asie Centrale ?

Les humains ont la bougeotte ! Et une molécule bien connue permet d’en savoir toujours plus sur les mouvements des populations humaines : c’est l’ADN. Le génome de chaque individu est une mosaïque de l’ADN de tous ses ancêtres. Alors, en comparant entre eux les génomes de gens de populations différentes, on peut remarquer des similitudes illustrant des migrations et des métissages. Nous le faisons depuis longtemps avec le génome de nos contemporains mais la grande nouveauté de ces dernières années, c’est que nous arrivons à le faire avec le génome de nos ancêtres ! Même si ces génomes sont très abîmés, ils sont complets et ils nous donnent beaucoup de nouvelles données sur des cultures anciennes parfois très mal connues.

La paléogénétique est en quelque sorte de nouvelle paire de lunettes permettant d’explorer l’histoire de l’espèce humaine qui s’ajoute aux disciplines existantes comme l’archéologie. Et moi je chausse ces lunettes de la paléogénétique pour regarder l’histoire des populations en Asie Centrale (Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, Kazakhstan et Kirghizstan). Cette région est depuis toujours à l’interface entre l’Europe, l’Asie, les Steppes et les cultures indo-iraniennes. Et avec ces lunettes, j’observe que les changements culturels détectés par l’archéologie se sont souvent accompagnés de mouvements de populations et de métissage, et je trouve même des nouveaux épisodes de migrations. Comme quoi, partout où il y a eu des humains, il y a eu des migrations.


Perle Guarino-Vignon