
Sorbonne Université, à l'initiative de "la plus importante opération de logement social en cours" à Paris (Jean Chambaz)
C’est "la plus importante opération de logement social en cours dans la ville de Paris", expose Jean Chambaz. Le président de Sorbonne Université a signé un protocole cadre pour la création d’une résidence universitaire à caractère social, sur le campus Pierre-et-Marie-Curie. La Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) et la Direction régionale des finances publiques d’Île-de-France et de Paris sont également signataires. Jean Chambaz a détaillé à AEF info le 14 avril 2021 la "grande série d’opérations immobilières" lancées par l'université après la refonte de son schéma pluriannuel de stratégie immobilière.
Sorbonne Université doit incessamment signer un protocole-cadre avec la régie immobilière de la ville de Paris pour la construction d'une résidence universitaire de 565 logements, sur le campus Pierre-et-Marie-Curie, le long de la rue Cuvier, en rénovant la barre Cassan F aujourd'hui désaffectée. Cette résidence est destinée à "des étudiants et des jeunes chercheurs, jeunes enseignants-chercheurs, personnels de l'université qui ont besoin d’un logement temporaire avant de pouvoir trouver un logement en région parisienne", précise Jean Chambaz.
Une résidence, des espaces de vie étudiante, un cabinet médical, une déchetterie

"Nous avons accéléré un certain nombre de projets qui maturaient depuis la fusion entre l’UPMC et Paris-Sorbonne", explique-t-il, détaillant la "grande série d’opérations immobilières" lancées par Sorbonne Université.
Cette résidence sera composée de 565 logements : 400 logements de type "T1" à loyer plafonné, pour les étudiants et les doctorants et 165 logements pour les post-docs, chercheurs et enseignants, composé à 25 % de "T1", à 50 % de "T2" et à 25 % de "T3", le tout à loyer plafonné. Quelques logements d’urgence seront réservés à des personnels qui sont en détresse sociale ou font face à des violences, précise Jean Chambaz.
La résidence universitaire est financée par les fonds PLUS de la ville de Paris, sur une concession que l’université fait à la régie immobilière de la ville de Paris pour une période de 40 à 50 ans. "La RIVP va pouvoir construire ces logements sociaux, des espaces de vie étudiante partagés avec la maison des initiatives étudiantes de la ville de Paris et quelques équipements supplémentaires, dont une déchetterie de déchets non dangereux", détaille le président qui a été invité par la maire du Ve arrondissement à apporter des précisions sur ce dernier aspect devant le conseil de quartier "en toute transparence". La résidence devrait aussi accueillir un cabinet médical de secteur 1.
Une série de travaux immobiliers va reconfigurer l’ancrage du campus
En parallèle, un nouveau restaurant universitaire va être créé sous l'autre "barre de Cassan", quai Saint-Bernard, et un restaurant administratif dans le jardin intérieur du campus Pierre-et-Marie-Curie grâce à une convention de conception-réalisation de travaux passée avec le Crous. L’actuel restaurant, totalement vétuste, à l’angle de la rue Cuvier et du Quai Saint-Bernard laissera place dans le futur à un gymnase avec gradins et une résidence pour chercheurs internationaux.
L’université poursuit les travaux de rénovation de la barre de Cassan du quai Saint-Bernard, qui héberge les activités de biologie et le département des sports, laquelle ne comportait pas d’amiante et n’avait donc pas fait l’objet de réhabilitation lors des travaux de désamiantage. L’université a investi plus de 25 M€ ces dix dernières années dans cette rénovation. Elle réinvestit 10 M€ supplémentaires et espère que le CPER permettra de financer une nouvelle tranche pour la mise en conformité et la rénovation énergétique.
Le projet de résidence Cuvier s’inscrit dans une série de travaux immobiliers qui, par un effet de dominos, vont reconfigurer l’ancrage de l’université dans le Quartier Latin. Tout est parti du fait que la ville avait un projet de résidence étudiante sur un autre bâtiment : le campus Censier libéré par Paris-III. Or "l’État avait décidé d’affecter 10 000 à 12 000 m2 du site à Paris-II et de construire un restaurant universitaire de Sorbonne université sur la surface restante", explique Jean Chambaz. Il poursuit : "J’ai proposé à la ville que nous nous associons pour le projet de résidence Cuvier, ce qui a libéré l’espace sur Censier et l’État a alors accepté d’attribuer 10 000 à 12 000 m2 à Sorbonne université qui a le projet d’y installer son campus de sciences sociales" – aux côtés, donc, de Panthéon-Assas.
Enfin la ville a pour projet de requalifier les abords Nord et Est du campus, en piétonnisant et en végétalisant la rue Cuvier, et en réaménageant le Quai Saint-Bernard. En outre, à l’automne va commencer la construction de Paris Parc, la "fenêtre de Sorbonne université vers le monde socio-économique", comme le résume Jean Chambaz : un site de 15 000 m2 destiné à accueillir tout l’écosystème innovation et entrepreneuriat de l’université.
"Tous ces travaux vont impacter le campus Pierre-et-Marie-Curie", prévoit le président de l’université. Aussi, "un dispositif de coordination des travaux, d’anticipation et d’information des usagers va être mis en place de façon à ce que les activités puissent continuer sans trop de dommage".
Des financements projet par projet
"Ce programme d’investissement immobilier important est rendu possible par la bonne tenue du budget de l’université", se félicite Jean Chambaz. Chacun des projets bénéficie d’un financement ad hoc :
- l’investissement de 60 M€ de Paris Parc (lire sur AEF info) repose sur des subventions de la ville, de la région, de l’État et un emprunt ;
- les restaurants universitaires bénéficient du reliquat de budget de fin de mission de l’Epaurif sur le campus Jussieu, avec des fonds propres du Crous et de Sorbonne université ;
- la résidence universitaire de la rue Cuvier bénéficie d’un financement de la régie immobilière de la ville de Paris de 100 M€ ;
- l’opération Censier sera financée par la vente de biens propres de l’université.
Des opérations immobilières importantes sur les autres sites
Cette série de travaux est menée en parallèle de la poursuite de travaux de rénovation des bâtiments de la faculté de médecine sur le boulevard de l’Hôpital. Dans le cadre du CPER qui s’achève, un "living lab" sur l’autonomie des personnes âgées ou handicapées dans leur environnement personnel et professionnel est construit à l’hôpital Charles Foix.
L’université finance aussi, sur ses fonds propres, la rénovation de l’Institut d’études ibériques situé rue Saint-Jacques. Dans le cadre du CPER, Sorbonne université a demandé la rénovation de l’Institut d’Art et d’archéologie partagé avec Paris-I, "qui est en train mauvais état", rapporte Jean Chambaz. L’arbitrage du CPER n’a pas été encore annoncé.
Enfin l’université poursuit la rénovation de ses stations marine à Roscoff, Banyuls-sur-Mer et Villefranche-sur-Mer, avec le fort soutien des collectivités territoriales dans le cadre de leur CPER en Bretagne, en Occitanie et, nous l’espérons en Paca.
Le parc immobilier "pas en adéquation avec le nombre d’étudiants" en IDF
"Le parc immobilier de résidences universitaires n’est pas en adéquation avec le nombre d’étudiants et le coût de l’hébergement est un des éléments de la crise à laquelle ces derniers sont confrontés", analyse Jean Chambaz. "Notre opération ne règle pas le problème du logement étudiant – Sorbonne Université compte 55 000 étudiants – mais elle y contribue".
Sorbonne université est "le principal partenaire de la cité internationale universitaire de Paris pour le nombre de chambres réservé pour les étudiants internationaux". L’université prépare une plateforme "pour mieux accompagner et guider les étudiants dans le dédale des solutions de logements".
Le président de Sorbonne Université rappelle que, "pendant le 1er confinement, les résidences du Crous se sont vidées à 50 %, mais que 50 % sont restés et beaucoup d’étudiants galèrent parce qu’ils payaient leur chambre par des petits boulots qui n’existent plus".